Après l’obtention de mon diplôme de traduction en 2001, j’étais déjà décidée à devenir indépendante. Pour ne pas partir sans la moindre base, je me suis inscrite à l’Institut d’Administration des Entreprises de Strasbourg pour un DESS Certificat d’Aptitude à l’Administration des Entreprises. Malgré l’obtention de ce titre, j’ai vite réalisé que je n’avais pas beaucoup d’affinités avec la gestion, pas le patrimoine nécessaire pour fonder une entreprise, et que je passerais autant de temps à me débattre avec la législation française qu’à faire mon travail de traductrice.
C’est une cliente potentielle qui m’a suggéré d’essayer le portage salarial. La première société à laquelle je me suis adressée faisait de la publicité auprès de l’ANPE Cadres locale, et n’était pas du tout adaptée à l’exercice de la traduction. Lors de mon adhésion à l’Aprotrad en 2005, une consœur m’a conseillé celle qui la portait, créée à l’origine spécifiquement pour les traductaires et les interprètes, et je ne l’ai pas quittée depuis.
Cette solution me permet de travailler comme une indépendante, en fixant mes tarifs et en choisissant ma clientèle, mais en déléguant les tâches administratives et la facturation à la société de portage, et en bénéficiant des protections sociales des personnes salariées : assurance chômage, retraite, sécurité sociale, etc. Si cela coûte une part légèrement supérieure de mon chiffre d’affaires par rapport à l’exercice libéral ou l’autoentreprise, c’est un choix que je ne regrette pas, car cela me libère du temps pour exercer mon métier, mais aussi pour me consacrer à mes loisirs plutôt qu’à ma comptabilité.
Si le portage est un bon tremplin pour démarrer une activité, c’est aussi une manière légale et sûre de travailler, qui allie le meilleur de l’indépendance et le meilleur du salariat.